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Produire sa propre électricité, ce qui a changé le 28 mars 2025, le mot d’Hector
Un bruit circulait sur la préparation de modifications importantes dans la filière photovoltaïque.
Fin janvier, le gouvernement suspend la publication des nouveaux tarifs de rachat de la filière PV.
Après de longues interrogations sur ce qui risquait d’advenir, le 28 mars 2025 un nouvel arrêté est publié concernant le S21 (S21 est le nom de code d’un type de contrat décrivant les modalités de rachats de l’électricité avec EDF Obligation d’Achat et qui permet de soutenir la rentabilité des centrales photovoltaïques de 0 à 500 kWc). Nul doute que la filière va devoir s’accommoder de ces nouvelles dispositions.
Constats :
La filière PV s’est beaucoup développée, elle a dépassé les objectifs fixés par le PPE 2 (plan pluriannuel de l’énergie, cahier de route du développement des sources d’énergie en France) impactant le budget de l’état.
En première ligne les projets pour les particuliers. Ces petites puissances allant majoritairement de 3 à 9 kWc ont été multipliées par 5 en 3 ans. Second secteur en forte progression, les puissances de 100 à 500 kWc qui dépassent de 2 fois les objectifs de développement. C’est logiquement que les aides dans ces secteurs sont revues à la baisse. Les particuliers verront la revente du surplus divisée par 3 passant ainsi à 4 cts d’€ le KWh en obligation d’achat et celui des grosses centrales à 9,5 cts d’€ le kWh (perdant 1 ct). Ces dispositions s’appliquent jusqu’au 30 juin 2025. Par la suite le soutien à la filière PV se recalcule comme à son habitude chaque trimestre. Ce qui veut dire que ces aides sont recalculées 4 fois par an selon le contexte. Le Plan Pluriannuel de l’Energie (PPE 3) garde un cap ascendant pour le photovoltaïque avec des objectifs globaux de développement de 5 GW/an soit plus de 2000 projets comme la glèbe par an.
Quelles conséquences générales ?
La rentabilité des projets est affectée par cette nouvelle tarification. Certains projets ne seront plus rentables en l’état et ne verront pas le jour. Le retour sur investissement est calculé sur 20 ans, est-ce la bonne mesure ? Surement lorsqu’un prêt bancaire permet l’investissement ! Ceci dit les centrales bien entretenues peuvent fonctionner pendant 30 ans (voir plus). Les garanties produits, dites fabricants, durent entre 12 et 40 ans. Les garanties de performances des panneaux atteignent 20 à 25 ans quand leur durée de vie se situe entre 30 et 40 ans… Ainsi, aujourd’hui, une centrale installée en 2025 de 3 kWc est assurée d’une puissance minimale de production de 2,6 KWc en 2050 et devrait produite à l’aube de 2060.
Quel est l’impact majeur pour notre coopérative ?
Le modèle de départ, selon lequel l’installation d’un certain nombre de centrales photovoltaïques en revente totale permettrait de pérenniser la SCIC EnerCOA, s’éloigne. Heureusement nous saisissons les opportunités qui se présentent. Ainsi, quelques projets de toitures sont en études avec le Pays Ségali. D’autres solutions innovantes émergent sur notre territoire, nous travaillons actuellement sur le projet de réseau de chaleur de Najac (produire et distribuer de l’eau chaude), le projet des ombrières de la glèbe sera bientôt en service. Cette société (dont la coopérative est actionnaire) gère l’investissement pour réaliser de l’autoconsommation collective (ACC) à destination des industries consommatrice du territoire. Ce modèle récent d’ACC permet de distribuer de l’électricité en circuit court, il permet à un (ou des) producteur(s) d’électricité de revendre celle-ci dans un rayon de 2 à 20 km, à des consommateurs quels qu’ils soient. Des projets à destination des particuliers font leur chemin et nul doute qu’à l’avenir ces dispositifs se développeront. La coopérative s’adapte à des modèles sans cesse en mutation.
Voici quelques points pour résumer les effets pour le particulier et la filière :
- Les particuliers doivent ajuster les puissances à leurs besoins (maximiser l’autoconsommation).
- Les batteries physiques et virtuelles, une solution ? la tentation d’aller vers des offres de batteries physiques n’est pas à prendre à la légère. Le dimensionnement (les besoins en puissance) doit être équilibré. Ce dimensionnement demande des compétences, une analyse fine des habitudes et puissances de consommations (après avoir pris le temps de la chasse au gaspi ;-)) sont un pré requis au choix de la puissance du stockage. Le coût important, la durée de vie des batteries physiques (10 ans) et la sécurité doivent être pris en compte avant toute précipitation.
- Concernant les assurances, l’usage de batteries physiques demande une assurance décennale de l’installateur (et surtout des compétences). La pose d’une centrale PV n’a pas d’impact sur les tarifs d’assurances habitations. Qu’en sera-t-il demain avec le risque lié à l’installation d’une batterie ? qu’exigeront les assurances ? Il sera important de vérifier en amont les informations liées au stockage physique auprès de ces interlocuteurs.
- NB : Ceux qui posent un système de production avec déclaration Cacsi (Convention d’Autoconsommation Sans Injection) auprès d’Enedis ne pourront plus prétendre aux aides de l’état. Ce Cacsi est nécessaire pour les kits auto construits ou Plug and Play.
- Les centrales PV déjà sous contrat EDF Obligation d’Achat ne pourront pas prétendre à renouveler leur contrat (le démantèlement est souhaité).
- Le 1er octobre 2025, la TVA sur les centrales PV devrait baisser. Attendre cette date n’est pas synonyme de gain, d’après les informations du réseau Hespul, rien n’assure que cette réduction sera appliquée sur toutes les centrales. Ce nouveau taux sera peut être soumis à conditions (des textes encadreront cette baisse, il faudra y être attentif)
Conclusion :
Il semble que la filière PV devra trouver de nouvelles marques afin de ne pas succomber à la morosité. Ce contexte est toujours favorable à aller plus avant pour œuvrer collectivement vers des solutions adéquates, l’ACC est une de ces voies. Force est de constater que l’équipement pour produire de l’électricité photovoltaïque doit rimer avec durabilité pour permettre des décennies de production, au-delà des bilans économiques. Le particulier doit concevoir sa centrale qui se rapproche le mieux de ses besoins.
Pour affiner mon propos je tiens à préciser que je parle de centrales photovoltaïques posées professionnellement avec du matériel de qualité. La multitude des produits qui fleurissent sur le marché aujourd’hui ne garantissent pas une durabilité et des performances légitimes. J’en veux pour exemple la réduction de l’épaisseur des vitres sur panneaux, des plages de fonctionnement allant à max +45°C.
Rejoignez nous et participez à dessiner un avenir souhaitable. Des actifs de la coopérative, c’est-à-dire des sociétaires, expérimentent des solutions chez eux avec leurs propres moyens financiers et humains et viennent partager leurs trouvailles dans un élan d’éducation populaire pour que chacun puisse se saisir de solutions (rénovation, autoconsommation, kit plug&Play et d’autres ateliers partagés).
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